Les automates ont l'avantage de compter rapidement un nombre très élevé de cellules. De ce fait, les résultats obtenus sont très précis. Cependant, les automates sont limités dans l'interprétation correcte de nombreuses anomalies morphologiques. Ils réagissent dans la plupart des cas en affichant des messages d'alarme qui nécessitent la confection de frottis sanguins et une différenciation manuelle (au microscope) avec description circonstanciée des anomalies constatées. Dans le laboratoire d'un hôpital pluridisciplinaire, compte-tenu du degré de développement des automates, le pourcentage de revues au microscope est d'environ 20-30%.
![]() |
Automate à numérations et différenciation leucocytaire Coulter® Counter GEN-S |
---|
![]() Représentation schématique |
Les numérations effectuées par la plupart des automates sont basées sur le comptage par impédance (non-conductibilité électrique des cellules). Ces cellules, en suspension dans un électrolyte, sont aspirées à travers un orifice (cercle jaune).
Le passage de chaque cellule augmente la résistivité électrique entre deux électrodes immergées situées de part et d'autre de l'orifice. Chaque passage génère une impulsion proportionnelle au volume de la cellule. Ceci permet d'établir un histogramme. A la fin du comptage, le nombre d'impulsions correspond au nombre de particules. Les plaquettes sanguines sont comptées en même temps que les érythrocytes. La numération des leucocytes s'effectue après lyse des érythrocytes. A noter que le compte des érythrocytes inclut les leucocytes, ce qui a peu d'importance compte-tenu des valeurs leucocytaires généralement 103 plus faibles. En revanche, pour des leucocytoses supérieures à 100 x 109/l, il est nécessaire de corriger la numération des érythrocytes par soustraction des leucocytes. Certains appareils le font automatiquement. |
---|
![]() Histogrammes des érythrocytes (en haut) et des plaquettes (en bas) |
L'hématocrite est calculé à partir du nombre d' érythrocytes et du volume globulaire moyen (MCV). Ces deux valeurs sont mesurées.
Les automates fournissent par ailleurs d'autres paramètres, dont le RDW (Red Blood Cell Distribution Width): c'est un indice du degré d'anisocytose érythrocytaire. Par exemple, le RDW est généralement normal dans les thalassémies, élevé dans les anémies par carence en fer. Pour les plaquettes sanguines, on dispose du volume plaquettaire moyen (MPV) et de l'indice d'anisocytose plaquettaire (PDW). Ces données n'ont pratiquement pas d'importance clinique. L'ensemble de ces paramètres est représenté de manière graphique sur des histogrammes. |
---|
![]() Scattergramme leucocytaire (obtenu à partir du Coulter GEN-S) |
La différenciation leucocytaire sur le Coulter GEN-S est effectuée selon 3 mesures VCS (Volume, Conductivité et Scatter light).
Un courant électrique de haute fréquence permet de détecter le contenu de chaque leucocyte. La diffraction à partir d'une source laser fournit les informations sur la structure des cellules. Ces trois paramètres permettent de classer les leucocytes dans un espace à trois dimensions. Les différentes populations leucocytaires peuvent être visionnées sur un scattergramme. Dans certaines situations pathologiques, des alarmes sont affichées afin de signaler que l'automate est dans l'incapacité d'isoler correctement certaines populations leucocytaires (par exemple, présence de blastes leucémiques). |
---|